Un asile c’est une institution d’accueil de la petite enfance qui a fonctionné en France aux XVIIIème et XIXème siècles avant d’être officialisée par l’ordonnance de 1837 édictée par le ministre de l’Instruction publique, le comte Achille de Salvandy. Dès le premier article, on reconnaît la double fonction hospitalière et pédagogique de ces salles nommées aussi « écoles du premier âge » et qui sont présentées comme des établissements charitables où les enfants des deux sexes peuvent être admis jusqu’à l’âge de six ans accomplis pour recevoir les soins de surveillance maternelle et de première éducation que leur âge réclame.

Dans sa monographie du Pin rédigée en 1887, au chapitre intitulé « Historique de l’enseignement », l’instituteur Carré indique qu’un asile a été mis en place dans la commune à partir de 1847.

Achille de SalvandyL’asile, c’est une institution d’accueil de la petite enfance qui a fonctionné en France aux XVIIIème et XIXème siècles avant d’être officialisée par l’ordonnance de 1837 édictée par le ministre de l’Instruction publique, le comte Achille de Salvandy. Dès le premier article, on reconnaît la double fonction hospitalière et pédagogique de ces salles nommées aussi « écoles du premier âge » et qui sont présentées comme des établissements charitables où les enfants des deux sexes peuvent être admis jusqu’à l’âge de six ans accomplis pour recevoir les soins de surveillance maternelle et de première éducation que leur âge réclame.

Achille de Salvandy

Dans un courrier adressé au maire de Mitry-Mory, le 12 février 1839, le sous-préfet de Meaux engage le conseil à aviser aux moyens d’établir une salle d’asile. La question est ajournée, car à Mitry-Mory, comme dans la plupart des communes du canton, priorité est donnée à l’application de la loi Guizot et à la création des écoles de garçons. En 1842, le bureau de bienfaisance offre sa participation à l’installation d’un asile. Il y affecte les locaux auparavant loués à l’école de garçons et contribue au budget municipal pour le traitement du personnel. La salle d’asile ouvre ses portes le 21 avril 1845 et accueille 22 garçons et 18 filles.

Dans les autres communes du canton de Claye-Souilly, c’est la confusion des genres : des garderies sont mises en place et certaines d’entre elles deviendront des asiles, deux, voire trois décennies plus tard. Au Pin, en 1847, est créée une garderie pour les enfants de moins de cinq ans .Elle est confiée à Madame Claisse, la femme du maître d’école, qui abandonne son métier de blanchisseuse, métier qui, à l’époque, était d’un bon rapport, les blanchisseuses se faisant rares .Cette garderie sera par la suite désignée sous le nom d’asile et même répertoriée au niveau de l’arrondissement sous ce même vocable.

A Courtry, vers 1850, la femme de l’instituteur tient également une garderie dans sa cuisine.

A Claye, une garderie existe avant 1855. Cette année-là, Melle Michaud, la directrice démissionne et la fille de l’instituteur est pressentie pour lui succéder, mais cette dernière n’a pas le certificat d’aptitude pour la fonction de directrice de l’asile. Cependant, elle assume la tâche ! Il s’en suit un échange épistolaire important entre l’Inspection et le préfet. En 1860, l’Inspecteur d’Académie constatant que la dite demoiselle n’a toujours pas obtenu son brevet et que, de surcroît, elle est sourde, constatant également que le local est insalubre renvoie l’infortunée et ferme le local. Une salle conforme aux règles édictées par Achille Salvandy est édifiée, mais il apparaît qu’en 1870 elle n’est toujours pas en service.

Directrice de l’asile, un métier difficile et peu rémunéré

Le maire du Pin, Rothin de la Roye, dans un courrier adressé au sous-préfet en 1858 en vue d’obtenir une récompense pour la directrice de l’asile précise :

« Elle accueille de 15 à 16 enfants dont l’âge est compris entre quinze mois et cinq ans. Il n’y a jamais de vacances pour la garderie. Les parents peuvent envoyer leurs enfants tous les jours, le dimanche excepté, du lever jusqu’au coucher du soleil de telle sorte que la mère de famille peut travailler aux champs tout le jour, préparer le souper en rentrant et n’aller chercher l’enfant qu’au moment du repas. La garde d’un enfant coûte un sou par jour et moyennant cette faible rémunération, la mère se rend libre, soit pour cultiver la terre, soit pour aider son mari aux foins, à la maison, à la vendange, soit pour aller en journée où elle gagne de un franc50 centimes à 2 francs par jour, ce qu’elle ne pourrait faire, s’il lui fallait surveiller et soigner son enfant…
La garderie, déduction faite des indigents peut rapporter 250 francs par an et son état de blanchisseuse lui rapporterait bien davantage… »

Construction d’une salle d’asile au Pin (1865)

La commune du Pin achète une maison sise entre le presbytère et l’école, maison devant servir à agrandir la maison d’école et le presbytère. Le ministre de l’instruction approuve le projet, mais ce dernier n’est pas immédiatement mis à exécution à cause d’un désaccord entre le maire et le curé au sujet de la répartition des bâtiments… En 1865, un accord est trouvé et le partage est enfin réalisé.

La garderie est installée dans une pièce tout près de l’école, mais sans communication avec elle. Elle a la forme d’un trapèze irrégulier de 24 m2 Elle est bien claire, mais un peu froide. Elle est tenue par Mme Billotte, épouse de l’instituteur pour laquelle le maire demande une subvention départementale, le conseil municipal ne l’ayant pas suivi lorsqu’il a voulu ajouter un supplément de 200 francs aux 120 francs formant la rétribution probable pour l’année 1866.
Malheureusement nous ne connaissons pas la suite donnée à cette requête…

A Annet, après l’entrée en service de deux classes dans la nouvelle mairie, en 1871, le conseil « considérant que le local qui était jusque-là affecté à la classe est disponible, suffisamment aéré et clair, est d’avis qu’il serait facile d’y installer un asile ». Après une demande en 1882, la salle d’asile est créée au début du XXème siècle, sous la direction de la femme du garde-champêtre, madame Chapelain et perdure jusqu’à la guerre de 1914-1918. Elle est rouverte le 1er  mai 1924 sous la direction de Mme Clinet, épouse du nouveau garde-champêtre. L’asile cessera de fonctionner avant la seconde guerre mondiale.

L’intégration des salles d’asile dans l’enseignement primaire

Elle s’accomplit pendant la période 1881-1887. C’est le décret du 2 août 1881 qui reprenant une appellation proposée en 1848 donne le nom d’école maternelle à la salle d’asile. La loi du 30 octobre 1886 précise que l’école maternelle est partie intégrante de l’école primaire.
Les asiles ruraux qui fonctionnaient dans des conditions difficiles, avec le concours de femmes admirables qui avaient un emploi du temps chargé,  ces asiles qui ne respectaient pas scrupuleusement la loi sont restés ce qu’ils étaient, des garderies.
C’est ainsi que l’asile créé au Pin en 1847 perdure sous le nom de garderie jusqu’en 1939. En février 1882, une garderie est ouverte à Villevaudé pour les enfants de moins de cinq ans.

Sources :

A.D 77.série T

rédacteur : Lucette de GRENIER