Au XIXème siècle, Mitry-Mory, était alors séparé de Villeparisis par des bois épais que traversait un grand chemin en direction de Villeparisis et de la route d’Allemagne, chemin entretenu par Mitry. D’abord appelé «le chemin de Mitry à la route d’Allemagne », il prit ensuite le nom de «Pavé de Mitry».

Entre Tremblay et Souilly, le canal de l’Ourcq a été creusé entièrement sur les territoires de Mitry et Mory. Le 7 août 1845, un arrêté préfectoral accorde à Villeparisis une bande de terrain d’environ 25m de large, le long de la rive gauche du canal afin de permettre d’utiliser le canal qui passe à proximité de la briqueterie et des plâtrières.

Plan de 1845 limitant Mitry au Canal de l’Ourcq

 

Avec l’implantation du chemin de fer, les échanges avec la capitale sont favorisés et provoquent un accroissement de la population. C’est pourquoi en 1881, la compagnie du Nord propose aux communes la construction d’une «  halte » au lieu-dit «  le Pont de Mitry », endroit où le Pavé de Mitry enjambe le canal grâce au pont nouvellement construit. La halte fut construite  en 1883 sur le territoire de Mitry, car la ligne ne traverse que le territoire de Mitry. Elle est appelée «Villeparisis » afin de la distinguer de l’autre gare «Mitry-Claye».

La ville de Villeparisis construit une route allant du village à la halte qui traverse le territoire de Mitry sur environ 500m, juste avant la halte.

Le 15 août 1897, Villeparisis demande une modification de frontière, afin que le canal devienne sa frontière nord. Evidemment, les habitants de Mitry et le conseil municipal s’opposent à cette demande.

A Villeparisis, la route de la gare est de plus en plus fréquentée et les habitants réclament des trottoirs. C’est une nouvelle occasion pour la commune de rappeler que sur 1265m de route, 527 sont sur Mitry qui se désintéresse de ce chemin.

Dès lors, enquêtes, travaux de commission, rapports, débats se poursuivent  jusqu’en 1927.

Plan de 1927 limitant Mitry à la voie ferrée.

Finalement le territoire de Mitry-Mory limité par la voie ferrée et le ruisseau de Croûle-Cul est rattaché à la commune de Villeparisis par décision du Président de la République en Conseil d’Etat, le 9 décembre 1927. La limite entre les deux communes sera la voie ferrée.

 

 

La confusion entre Mitry-le-Neuf et Villeparisis s’est à jamais installée dans le langage. C’est pourquoi nous trouvons de nombreuses cartes postales intitulées Villeparisis qui sont, en fait, sur le territoire de Mitry puisqu’elles datent d’avant 1927.

Le Restaurant du Pont (1910)

En 1902, Jules Paul HUTEAU et sa femme Rose Aurélie, possèdent l’hôtel-restaurant du Pont de Mitry. Pont qui enjambe le canal de l’Ourcq.

Mme Vve HUTEAU tient le commerce jusqu’en 1910 puis des gérants Honoré BERTIN et sa femme Louise reprennent le commerce jusqu’en 1914. Ce café se trouve sur l’actuelle place du marché à Villeparisis.

 

Cette carte de 1923 nous montre les travaux d’installation du marché à l’époque à  Mitry. La vue est prise en direction du canal qui coule entre ce café-hôtel-restaurant-tabac et un autre restaurant «le petit Robinson»

Epoque charnière de l’évolution des moyens de transport où se côtoient un tombereau et une carriole de livraison, tirés par des chevaux, un camion et une automobile.

Passons le pont de Mitry au-dessus du canal de l’Ourcq. A droite «le Restaurant du Pont».

De l’autre côté du pont, faisant le pendant à ce restaurant, se trouve «Le Petit Robinson» café au nom évocateur de guinguette et de bals du dimanche après-midi.

 

« Le Petit Robinson» se situe entre le canal et la voie ferrée, sur le territoire de Mitry jusqu’en 1927, puis sur le territoire de Villeparisis comme le restaurant du Pont de Mitry.

 

Traversons le passage à niveau, nous nous trouvons dans le nouveau Mitry, appelé « Mitry-le-Neuf » à partir de 1939.

A partir de 1927, le marché que Mitry avait installé au sud de la voie ferrée devient le marché de Villeparisis. Mitry rétablit alors son marché de l’autre côté de la gare.

C’est ainsi que l’actuel «Rond-point Stalingrad» se nommait «Place du marché».

Sur cette carte postale des années 50, on aperçoit sur la droite «Le Café de la Gare»  proche de l’ancienne Halte de Mitry  (nommée Villeparisis).

 

Gare de Mitry-Villeparisis

 

La nouvelle gare de Villeparisis-Mitry-le-Neuf sera construite en 1963 à quelques mètres sur la gauche de l’ancienne Halte. Le passage à niveau a été supprimé en 1937 et remplacé par un passage souterrain pour les piétons. Les voitures ne pouvant plus passer, le CD 84 fut dévié par le chemin du Treillage (actuelle rue Roger Salengro). Un nouveau pont est construit sous la ligne de chemin de fer et un autre au-dessus du canal de l’Ourcq.

C’est après la guerre de 14-18 qu’apparaissent les lotissements. Une loi de 1919 favorise l’extension des villes. Les marchands de terrains se multiplient. Les terrains boisés qui entourent la Halte de Villeparisis sont vendus en 1920. Une quinzaine de lotissements voient le jour à Mitry : «Terre et Foyer», «Cottage merveilleux», «Paris-Hameau»…

Face à la halte et au passage à niveau qui conduit au marché de Mitry, les sociétés marchandes de terrains dressent leur baraque. Les futurs propriétaires  y viennent chaque semaine ou chaque mois verser leur contribution.

Bien que marquée Villeparisis, cette vue est sur le territoire de Mitry (actuel Mitry-le-Neuf).

La maison en pierre meulière au fond était la propriété de M.MARSON.  Elle est achetée, en 1937, par la municipalité qui y installe l’annexe de la mairie du bourg dès 1938. De nos jours, cette maison est toujours la mairie-annexe de Mitry.

Avec les lotissements des routes se sont créées, le chemin de gauche appelé avenue du commerce est devenu l’avenue de Verdun et celui de droite, l’avenue de la gare se nomme à partir de 1946, avenue Franklin Roosevelt.

Dans les cafés des lotissements, on trouve de nombreuses tonnelles qui témoignent d’un climat de joie de vivre pour ces Parisiens qui venaient d’accéder à la condition de propriétaires et passaient ici leur dimanche de détente.

Chaque lotissement comportait une place en son centre. La place de Melun a été aménagée dans le lotissement «Terre et Foyer de Boursières». Elle était au milieu du XXème siècle un centre commerçant important.

Le café-tabac PROVOST a été construit vers 1935. Il  existait encore en 1985.

De nos jours il a disparu en tant que commerce et est devenu une maison d’habitation.

Il n’y a d’ailleurs plus de commerce place de Melun.

La place Pasteur elle, fait partie du lotissement «Terre et Foyer».

Vers 1928, on commence à installer la voirie. Au centre de la place se trouve un panneau publicitaire  d’un constructeur parisien de maisons individuelles.

On aperçoit sur cette carte postale, la terrasse du café «Chez MARCO» qui se trouve juste à côté d’une boulangerie toute neuve.

Place Pasteur

 

 

Le café a disparu, seule la boulangerie existe encore de nos jours et on peut lire sur sa façade, qui a gardé son décor, la date de 1926 en chiffres romains.

 

 

De nombreux cafés ont fermé dans les dernières décennies du XXème siècle, certains ont été remplacés par d’autres commerces ou des propriétés privées.

 

Extraits du livre « Les cafés de l’ancien canton de Claye » de la SHCE.