L’abbaye de Ruricourt, dans l’Oise, qui deviendra par la suite Saint-Martin-aux-Bois, possédait déjà un prieuré à Saint-Mesmes depuis le XIIIème siècle. La paroisse  faisait partie de  l’archidiaconé de France, doyenné de Claye. Rattachée à Nantouillet en 1808, elle a retrouvé son autonomie  le 28 décembre 1864, malgré ses demandes depuis 1820.

Elle fait, depuis 2008, partie du pôle de Chelles.

Le village porte le nom du saint vénéré dans l’église. La fête patronale a lieu le 2ème dimanche de septembre. Il s’agit de saint Maxime, patron de Chinon et honoré en Touraine et dans le diocèse de Langres. Il a été le disciple de saint Martin. Le nom s’est transformé en Maixme puis en Mesmes.

L’église

Saint-Mesmes est, peut-être, la construction la plus intéressante par sa structure et les injures qu’elle a subies. Parce que fragile, elle a dû être sans cesse réparée, consolidée, modifiée, la plus ancienne aussi car du XIIème et XIIIème siècle où  le roman côtoie un gothique primitif ;  la partie la plus récente (en dehors du toit du clocher), XVème, XVIème siècle ayant disparu le siècle dernier. Elle  occupe, dans le bourg ancien,  une position presque centrale, à peine décalée vers l’Est.

 

Photo (SHCE)

Entrée de l’église-Façade sud-est- (Photo SHCE)

Le clocher, montre deux parties distinctes : du sol jusqu’à l’arête du toit, la maçonnerie est analogue à celle du mur de la nef, dans la partie sud. Au deuxième étage, plus d’appareillage visible de la pierre,  mais un revêtement uni d’un tout autre aspect. Le clocher, carré,  se termine par un toit pyramidal à quatre pans, dit en pavillon,  couvert de tuiles plates.

Cinq marches d‘inégale hauteur permettent d’accéder à l’église par le portail occidental. La porte en bois de chêne, inscrite à l’inventaire par arrêté du 2 avril 1979, elle est du XVIIIème siècle.

Une rosace, ou plutôt un grand œil de bœuf,  où figure une croix de Malte, éclaire ce côté. Elle a remplacé une fenêtre plus importante dont elle était la partie cintrée : à l’extérieur vous la devinez  à cause du « replâtrage » grossier, mais une fois entré, son emplacement est bien visible.

L’intérieur de l’église 

Un certain charme se dégage de l’ensemble, donnant une impression d’originalité. Si, sur le plan, l’édifice semble être un long couloir plutôt qu’une salle, dès la porte franchie, cette idée s’estompe.

La nef (photo SHCE)

La nef (photo SHCE)

En effet, nef et bas-côté ne font qu’un tout. Les piles qui les délimitent ne représentent pas une séparation. Tous les documents s’accordent pour reconnaître une seule et même construction du XIIIème siècle.

Le mobilier 

S’il n’est pas d’une richesse exceptionnelle, il renferme cependant des éléments du plus haut intérêt.

Le bénitier d’entrée a perdu sa cuve, seule demeure la pile qui le soutenait.

Les fonts baptismaux de pierre, avec leur couvercle en bois, dans le bas-côté, à gauche en entrant, n’ont pas bougé. Bien que certainement antérieurs à la Révolution, ils n’ont pas fait l’objet d’une inscription.

P1000748Le confessionnal en entrant à droite, a perdu un de ses compartiments ; il  a été placé là à la fin de l’exécution  des travaux de 1978, auparavant il était  situé à gauche, en entrant, sur le mur ouest.

La chaire à « prêcher » demeure à peu près en état : l’escalier en bois repose sur trois marches en pierre ; le plafond de l’abat-son est décoré d’une croix de Malte.

Dans le chœur demeurent deux chasses de bois, très simples mais pas sans intérêt, renfermant encore les reliques de Saint-Hubert et Saint-Mesmes.

Parmi les éléments en bois de chêne, sont du XVIIIème la porte occidentale et le porche  tambour du portail nord.Toujours en bois, une armoire du XVIIème siècle, en bon état, présente un ensemble de panneaux et de moulures d’une bonne facture et de beaucoup d’harmonie. L’inventaire de 1906 spécifiait : « … dans la sacristie deux armoires et deux petits buffets … »

Dans le sanctuaire,  posé sur un beau parquet, l’autel en bois  cérusé en forme de tombeau galbé décoré d’une croix de Malte (dans un cartouche rond soutenu par des palmes) sur fond de faux marbre vert-noir, bien conservé. La porte du tabernacle est ornée d’une gloire  entourée de rayons et portant  en son centre un triangle contenant les lettres I.N.R.I.,  elle est encadrée de part et d’autre, d’une guirlande de ruban dont les nœuds  retiennent des symboles religieux.

De chaque côté de l’autel une crédence d’époque Louis XV de bois reposant sur un pied sculpté très ouvragé, avec un dessus en marbre. Fixé au mur, au-dessus de chaque console, « un fragment de bois du XVIIIème siècle » en forme de palme.

Fauteuil du desservant style Louis XVI

Fauteuil du desservant (photo SHCE)

 

Le fauteuil du desservant de style Louis XVI, est estampillé Pluvinet.

Il a fait l’objet en 1992-1993, d’une restauration soignée, financée par la commune, par Michel Germond, menuisier-ébéniste ; Carlos Albors, peintre et Jacques Brazet, tapissier.

Au fond du bas côté l’autel de la Vierge, du même style que celui du chœur, décoré également d’une croix de Malte. Dans une niche en plâtre ou pierre, la statue de la Vierge à l’Enfant reposant sur un globe, en plâtre n’est ni ancienne, ni remarquable ; par contre le retable en bois qui l’entoure est beaucoup plus intéressant : le relevé des objets inscrits le nomme et le date du XVIIème ou XIXème siècle.

 

A l’entrée du chœur, au-dessus du pilastre gauche une statue du Sacré-Cœur  du plus pur style Saint-Sulpice.

Statue de St Mesmes

Statue de St Mesmes

Une très jolie statue, en terre cuite, de  Saint-Mesmes dans sa barque (rappelant sa traversée sur la Saône lors de son retour en Touraine) est placée contre le pilier soutenant le  clocher à gauche, dans la nef.  Offerte  par le père Vatard et les paroissiens, elle a été exécutée par  Françoise Duchesne de « l’atelier de Paix » à Magny-le-Hongre.

Une mention particulière pour la petite statue que l’on découvre, au revers du portail, immédiatement à gauche. Elle représenterait Sainte Marie-Madeleine : elle viendrait de la Maladrerie située au lieudit la « Sablonnière »  et supprimée, en 1695, par décision du Conseil Privé de Louis XIV. Elle est en pierre, du XVI° siècle.  Son visage très fin et son attitude expriment une grâce modeste. Elle a été placée, avec goût, dans une niche, peinte à l’intérieur d’une couleur bleue  qui exalte la blancheur de la pierre.

La cloche

Le clocher renferme une cloche qui a échappé à la Révolution.

Ses 800 kilos ont été bénis en 1773 ainsi que l’atteste l’inscription suivante :

« l’An 1773 JAY ETE BENITE PAR Mte  Claude Charles FABREDAUNOY (Fabre d’Aunoy) prieur curé de ces lieux et puissant seigneur mon seigneur ANNA ALEXANDRE MARIE SULPICE IOSEP Marquis de LAVAL MONTMORAICY seigneur de St MAYME ET AUTRELIEUX Colonel de Régiment de TOURAINE  et puissante DAMME Marie Louise MARIE ELISABETE de MONTMORANCY LUXEMBOURG son épouse

Théodore TAVEAU procureur fiscal »

Double signature de fondeur : une croix sur un immense piédestal, suivi de « JEAN DORMOY fondeur » et un évêque dans un rectangle suive de « CHERON » fondeur habitant Meaux.

Tout au long du XVIIIème siècle, les « Taveau » ont été possesseur de la charge de procureur fiscal, c’est-à-dire officier du seigneur à qui il est demandé le contrôle de la rentrée des impôts aux enquêtes judiciaires, y compris quelquefois le prononcé de certaines sentences.

Croix de Malte (Photo SHCE)

Croix de Malte (Photo SHCE)

 Les vitraux 

Parmi les articles de l’inventaire du mobilier on note 10 vitraux « sans sujet », il n’en reste plus que 7, le chœur ayant était démoli en 1934. Des deux rosaces il ne subsiste plus que celle au-dessus du portail ouest avec sa croix de Malte, l’autre était au pignon du chœur détruit.

 Le chemin de Croix 

Les 14 tableaux du « chemin de croix » de pierre, réclamés par la famille Taveau de Nantouillet, ont été remplacés par d’autres, sans grand style, aujourd’hui entreposés dans le grenier du clocher.

Les tableaux 

Quatre tableaux ornent les murs de l’église.

Le Christ et la femme adultère de E.GUET

Le Christ et la femme adultère de E.GUET

Sur le mur sud deux peintures de grandes tailles,  restaurés par la commune dans le dernier quart du XX° siècle, représentant :

La « Résurrection  du Christ » du XVIIIème et  la « Dormition et Assomption  de la Vierge », de facture très naïve.

Sur le mur ouest « le Christ  et la femme adultère » porte la signature « E. Guet d’après Signol » et la mention suivante : « qui sine peccato est vestrum primus in illam lapidus mittat » ce qui veut dire : «que celui qui est sans péché, jette la première  pierre »

Et sur le mur nord un petit tableau représentant  saint Pierre agenouillé, en prière devant un livre : un coq noir, à tête rouge est au-dessus de son épaule gauche et une clé dépasse du livre. Il a été restauré au début des années 1980 par Mme Pierre Charpentier de Vineuil.

(Extrait du livre « Les églises de l’ancien doyenné de Claye » édité par la SHCE.)