Le problème des petits commerces ne date pas d’aujourd’hui. Déjà au XIXème siècle, l’instituteur  M. MARY, dans sa monographie de 1889, remarque que l’arrivée du chemin de fer a pénalisé les commerçants de Villeparisis.

« Il convient d’indiquer ici qu’avant l’introduction du chemin de fer, tous les transports s’opéraient sur Paris par la route Nationale, au moyen du « Roulage ». Or, Villeparisis, par sa position géographique à 23 kilomètres de Paris était un point d’escale important, aussi y trouvait-on de nombreuses auberges pourvues de vastes hangars pour remiser les chariots qui devaient y passer la nuit. Un personnel nombreux dépendait de ces auberges où il fallait loger hommes et bêtes. Il était nécessaire aussi d’assurer la sécurité : il y avait donc des gardiens de voitures. Le Roulage c’était la prospérité du pays ; il alimentait le  commerce et l’industrie.

Quand les habitants encore nombreux contemporains de cette époque où la route était sillonnée de chariots pesamment chargés avec des attelages comme on n’en voit plus ; où les diligences bondées de voyageurs se succédaient presque sans interruption (il y avait aussi à Villeparisis un relai qui dépendait de la poste de Claye) ; où toute l’activité, la vie du village était concentrée sur cette route, dans ces auberges qui ne désemplissaient pas ;  quand ces survivants contemplent le Grand Vainqueur, le Cheval Blanc, l’Etoile, le Cadran Bleu, sans compter le Grand Monarque qui a disparu, ces auberges presque vides aujourd’hui, quelques-unes fréquentées par quelques rares Pailleux, (nom que l’on donne aux Conducteurs des voitures de paille qui vont alimenter le marché de la Chapelle à Paris), ils supputent avec quelque regret, les sommes qui sortaient de là pour se répandre dans le commerce local.

La locomotion a emporté tout cela. Il a fallu se tourner d’un autre côté et si quelques-uns sont restés  aux champs, beaucoup ont pris le chemin de la ville et de quelle ville ? de Paris, refuge des ambitions et aussi des misères !

 

 

Le commerce de paille et de foin existe toujours, il ne peut disparaître, il faut alimenter Paris et Villeparisis compte 10 Marchands de Paille et fourrages dont quelques-uns, cultivateurs, vendent leur récolte ; d’autres produits de la terre prennent aussi le même chemin.

 

Mais le petit commerce a souffert et souffre encore de cette transformation. Bien des objets de première nécessité, d’habillement ou autres, que l’on trouvait sur  place sont délaissés : on va les chercher à Paris, la vapeur ayant diminué les distances et l’on trouve quelquefois presque toujours une compensation dans le prix d’achat moins élevé qu’autrefois, sauf également à passer sur la qualité. Les gros négociants ont mis la campagne en coupe réglée : ils viennent au-devant du consommateur.

Malgré tout le petit commerce à Villeparisis est encore représenté par le nombre. Quelques-uns mêmes exportent leurs marchandises dans les localités environnantes. Ainsi on compte :

– Epiciers…5

– Marchand de fromages …1

– Marchands de faïences …4

– Grainetier…1

– Mercerie …2

– Nouveautés et draperies …2

– Chaussures …3

– Vins en détail …9

– Restaurants …5

– Boulangers …3

– Bouchers …2

– Charcutiers…2 »

 

 

Extrait le Monographie de l’instituteur M.MARY de Villeparisis en 1889 (Archives départementales 77.réf:30Z447)