Le samedi 13 août 1926, deux gendarmes à vélo de la brigade de Claye-Souilly patrouillent sur la nationale 3 à hauteur du pont de la poterie il est un peu plus de 22 heures, ils empruntent sur la droite la petite route menant à Fresnes, ils aperçoivent des flammes aux pieds d’une meule de blé. Un automobiliste monsieur Maurice Maury qui regagne Fresnes s’est arrêté. Afin d’éviter un incendie, les gendarmes s’approchent de la meule en feu et découvrent un corps de femme qui commence à se consumer ils le déplacent pour éviter la crémation complète.

Les gendarmes VENIN et BARON veillent toute la nuit sur le cadavre. Le matin, les autorités (de la brigade de Claye-Souilly) préviennent monsieur Conte, substitut de la république et monsieur D’Ennaye de la Chesnaye juge d’instruction, qui à leur tour préviennent le commissaire Bringer et ses inspecteurs de la 1ère brigade mobile de Versailles. Ils commencent leur enquête et cherchent des indices entre Claye – Fresnes – Précy – Lagny et Meaux.

Grâce au témoignage de la patronne de l’auberge du Cheval Blanc, l’enquête s’oriente vers le propriétaire d’une voiture Delage, à six places, et de couleur grenat. En effet, la veille, la restauratrice a vu la victime avec un homme, propriétaire du dit véhicule et que ce dernier avait parlé à un garagiste monsieur Jules Lefeuvre – 68 rue Jean Jaurès Claye-Souilly.

Témoignage du garagiste

Monsieur Lefeuvre bon mécanicien n’avait pas manqué de remarquer l’élégance de la limousine, une Delage rouge conduite intérieure puissante paraissait toute neuve. De son côté, le propriétaire satisfait avait complaisamment vanté sa voiture. Mis en confiance ou plutôt enhardi, il alla jusqu’à interroger monsieur Lefeuvre sur l’état des cultures dans les champs.se disant cultivateur et connaissant bien la région.

Garage de M. LEFEUVRE

 

Delage 18 cv propriété de Gaston Guyot

 

 

 

 

 

Il sortit d’un portefeuille en cuir noir, qui paraissait bourré de billets de banque, une coupure de 100 francs pour régler le plein d’essence, il laissa un pourboire ridicule de 3 sous et demanda un bon restaurant à Claye puis s’en alla.

Hôtel du Cheval Blanc

 

Guyot et sa compagne regagnent d’abord Villeparisis puis reviennent à Claye pour s’arrêter devant l’Hôtel du Cheval Blanc, appartenant à madame Lambeau il est 19 heures 10.

 

 

Au restaurant sur la petite terrasse aménagée le long du trottoir, le conducteur demande deux apéritifs, plus sage sa compagne se contente d’un seul. Il demande à madame Lambeau si elle connait à Meaux, monsieur Clou ou Cloud entrepreneur celle-ci répond par la négative. Au cours de l’enquête, le Capitaine de gendarmerie Brice a aussi recherché en vain ce monsieur.

Guyot fut rapidement confondu par tous les indices qu’il avait laissés. L’enquête se termine par l’arrestation  de l’assassin, le 19 août 1926 à Paris.

Le meurtrier monsieur Gaston Guyot, habite 22 rue Michel Bizot, à Paris dans le douzième arrondissement. Il est marié et père d’une fillette de seize ans. (L’assassin avait une vie compliquée, il est d’ailleurs fortement soupçonné de l’assassinat de ses deux premières femmes soit disant suicidées).

La victime Marie-Louise Belaguet dit Malou, était âgée de 23 ans, cheveux châtains coupés à la garçonne, vêtue d’une robe de foulard à pois sur fond crème, une chemise blanche et une combinaison avec un entre deux couleur crème, bas de soie gris et souliers à talons style Louis XV. Elle était employée des PTT au bureau de poste de Provins, en s’installant à Paris elle quitte les PTT et se fait embaucher par la Société Générale.

Elle est décédée par strangulation, son forfait accompli l’assassin a essayé de la faire disparaître par incinération.

Photos de reconstitution du crime :

Reconstitution du crime le 27/08/1926, Guyot mime l’allumage de la meule de foin.

 

La meule de foin incendiée appartient à monsieur Emile Pelletier cultivateur à Fresnes.

 

 

Reconstitution du crime

Les clayois et clayoises et les habitants des communes environnantes sont venus nombreux assister à la reconstitution.

 

 

L’assassin menottes aux poignets.

 

Témoignage du médecin légiste

Le docteur Charles Paul, médecin légiste lors de son témoignage au procès.

Dans le cas de Marie-Louise dit Malou, le docteur Paul médecin légiste, détecte dans les yeux et les paupières des pétéchies (petites taches rouges), signe d’une pression maintenue pendant plusieurs minutes et de manière brutale. Témoignage qui pèsera lourdement sur le verdict.

Gaston Guyot arrêté le 19 août 1926 grâce aux témoignages des témoins est condamné à mort le 22 juillet 1927.

Sa chance est que le président de l’époque monsieur Gaston Doumergue, soit abolitionniste, la peine de Gaston est réaménagée en une perpétuité avec travaux forcés en Guyane.

Gravure représentant la victime et son assassin

Gendarmerie, la brigade de Claye-Souilly

 

 

 

 

Guy et Dominique Lefeuvre.