DEVOIR DE MÉMOIRE DE CLAYE-SOUILLY ENVERS SES « MORTS POUR LA FRANCE ».

Après la fin de la grande guerre (14-18) à partir du 11 novembre 1918, vient le temps des commémorations. Hélas, toutes les veuves et orphelins de ce conflit, ne peuvent pas pour la plupart se recueillir sur la tombe de leurs défunts maris ou pères. Suivant les batailles, les soldats tués sont inhumés sur les lieux de leur décès (tombes communes, cimetière communal ou militaire). Les villes et les villages, par l’intermédiaire de leur maire et conseil municipal, se mobilisent pour palier à ce manque. Certaines communes font graver des plaques avec le nom des morts pour la France et les fixent dans les cimetières, d’autres dans les églises.

 

Pour la commune de Claye-Souilly, la municipalité décide de dédier un pan de mur dans le vieux cimetière. La fresque mesure 7m de long sur 1m80 de haut.

 

 

Actuellement, il existe encore des vestiges de cette fresque. En entrant dans l’ancien cimetière suivre l’allée principale et au fond sur le mur (dans l’enclos des containers à déchets) vous pouvez voir quelques sculptures.

(Photos Guy Lefeuvre) retouchés par Norbert Tabesse

(détail fresque côté gauche) idem côté droit

 

 

 

 

 

 

 

Pour officialiser toutes ces commémorations du souvenir, l’Etat décide d’intervenir par la loi du 25 octobre 1919. Elle décide que toutes les villes et tous les villages de France auront un monument « Aux Morts pour la France du conflit de 1914-1918 ».

L’Etat s’engage à donner une subvention pour l’érection de ce monument.

Le maire et le conseil municipal de l’époque gèrent le dossier de l’érection du monument jusqu’à la concrétisation du projet.

Monsieur WAVRIN maire

Les conseillers : Messieurs Delabarre Philippe – Marin – Flérand – Brouet – Petit Vieter – Petit Clément – Festier – Hervy – Leconte – Letellier – Guichard – Clarac – Greppe – Poulet.

La loi du 25 octobre 1919, publiée au journal officiel du 26 du même mois, indique en son article 5 que des subventions seront accordées par l’Etat aux communes en proportion de l’effort et des sacrifices qu’elles feront, en vue de glorifier les héros morts pour la patrie.

Ces subventions sont tributaires du nombre d’habitants et du nombre de soldats morts pour la patrie nés ou habitant le village.

Pour Claye Souilly :

Population en 1911 : 1919 habitants

Morts pour la France : 94

Coefficient : 9%

Montant du budget communal prévu pour l’érection du monument : 4000 francs

Subvention allouée : 440 francs

(Conversion francs de l’époque en euros : 440 Fr = 395,41 € et 4000 Fr = 3594,68 €)

Financement du monument

La souscription auprès des habitants de Claye-Souilly rapporte 16.020 francs.

La commune vote un emprunt de 4000 francs mais un industriel de Claye conseiller municipal monsieur Letellier Marcel fait un don de 4000 francs ce qui dispense la commune d’emprunter de l’argent (11 juillet 1921).

Subvention de l’Etat 440 francs donc la commune dispose de 20.460 francs. Le monument revient à 20.000 francs.

Devis descriptif  du 31 janvier 1921 : le monument destiné à perpétuer le souvenir des morts de la commune de Claye-Souilly sera édifié sur une petite place existant le long de la route de Meaux entre l’église et l’école des garçons ( choix B).

Il sera établi sous un immense berceau de verdure constitué par des marronniers existant actuellement et taillés suivant les besoins.

 

Choix A – Talus route départementale 23 route de Messy face à l’hôtel du cheval blanc.

Choix B retenu. – Rencontre de la nationale 3 départementale 21 face école des garçons.

 

 

 

 

 

Descriptif

Le monument proprement dit comprendra un bloc de pierres de forme géométrale en pierre de Chauvigny d’environ 2m70 sur 1m90 à la base et d’une hauteur d’environ 3m10 suivant le dessin annexé ci-dessous. Il sera surélevé d’environ 1m et entouré d’arbustes à feuillages persistant avec pourtour fleurs et muret extérieur. La face principale comportera au milieu, grandeur nature, un motif allégorique représentant une femme voilée jetant des fleurs sur les tombes ainsi que les inscriptions suivantes :

En haut, « aux enfants de Claye-Souilly morts pour la patrie » ; de chaque côté de la figure « 1914 1918 » ; au bas de la figure, dans un panneau approprié les lignes suivantes extraites de la proclamation lancée de Claye.

«Camarades. Le Général en chef vous a demandé au nom de la patrie de faire plus que votre devoir ; vous avez répondu au-delà même de ce qui paraissait possible»

Claye, le 10 septembre 1914, Joffre contresigné Maunoury.

 

Les faces latérales du monument porteront, avec un motif de sculptures, l’inscription gravée dans la pierre du nom des morts.

La face postérieure portera soit une inscription extraite d’œuvres de Victor Hugo ou de Rostand, soit un motif de sculptures.

 

Le monument aux morts a été réalisé par le sculpteur Paul Marcel DAMMANN.  Il  est inauguré le 3 juillet 1921 sous la présidence de Monsieur Lugol, sous-secrétaire d’état, en présence de monsieur Peytral,  préfet de Seine et Marne, Lalmand sous-préfet de Meaux, Général Simon, et Wavrin maire de Claye-Souilly.

A l’issue de la cérémonie, le curé doyen a donné un salut en présence d’une nombreuse affluence et puis il est venu bénir le monument.

Carte postale de 1921

Le 11 novembre 1958, jour de l’inauguration de la rue de Verdun, il fut enfoui au pied du monument aux morts, de la terre provenant des champs de bataille de Verdun, avec plaque commémorative.

Pour la liste des soldats inscrits sur le monument se référer à ce site ainsi que sur le livre « CLAYE-SOUILLY du 3 au 10 Septembre 1914 ».

Références archives départementales 4OP 118/7 – 40P118/1 et OP90/1 – OP71/1

Rédigé par Guy et Dominique Lefeuvre.