Phare de Bassevelle identique au phare de Claye

Les phares aéronautiques sont des repères pour la navigation aérienne de nuit, par temps de brouillard ou de nuit sans lune. En 1920, la navigation s’effectuait à vue ; GPS et autres instruments n’existaient pas. Les premières lignes aériennes nocturnes furent créées à partir de 1920. Dans les premiers temps ces lignes étaient consacrées à l’aéropostale puis pour concurrencer le transport ferroviaire elles furent ouvertes aux passagers.

Ces phares étaient allumés peu de temps avant le passage de l’avion, cette tâche était dévolue aux instituteurs, garde champêtre, meuniers, employés communaux proches du phare. Ces personnes étaient prévenues par la poste ou par télégramme.

Claye-Souilly étant située sur la ligne aérienne Paris-Strasbourg, elle avait donc un phare situé à la sortie du village, sur la route de CHELLES, actuellement rue Pasteur, à la hauteur du lotissement « les champs de Claye », face au centre commercial de Mauperthuis, à environ 20 mètres de la route.

Le phare était constitué d’un pylône en ciment d’une hauteur de 7 à 11 mètres selon le terrain. Il était surmonté d’une plate-forme accueillant une source lumineuse alimentée suivant les disponibilités du village (acétylène, néon, ou électricité) cette source lumineuse était fixe ou clignotante selon un code morse.

Il y avait trois types de phares :

Phares de grande navigation : ils scintillaient d’éclats blancs indiquant une direction au pilote.

Phares de repérage : ils permettaient aux avions en vols de repérer les aérodromes et avaient une portée de 40 km. Le scintillement entrecoupé d’extinction indiquait en morse l’indicatif de l’aérodrome en question.

Phares de jalonnement : situés à proximité de petites localités le long des voies aériennes (portée de 50 km). Allumage assuré par un habitant de la localité. Celui de Claye était rouge et fixe au néon.

Tous les phares étaient inspectés une fois par an et fournis en tubes néon.

Les photos ci-dessous montrent la fixation des néons :

Le premier vol de nuit Paris-Strasbourg fut effectué le 2 septembre 1923 par la compagnie franco-roumaine.

Voici la liste des phares aéronautiques jalonnant la ligne Paris-Strasbourg :

(Les lettres en caractères gras derrières les villes sont des indicatifs morse de l’aérodrome Ex : N égal un trait un point cela signifie LE BOURGET.)

  • LE BOURGET N
  • CLAYE-SOUILLY (éclipse simple)
  • MEAUX (au néon)
  • VILLEMAREUIL (au néon) J
  • JOUARRE (au néon) F
  • PETIT-BASSEVELLE (au néon) A
  • LA CHAISE (au néon)
  • ROMILLY (éclipse optique double) X
  • VAUCHAMPS (au néon) S
  • FROMENTIERES (au néon) V
  • TOULON (au néon) H
  • VILLENEUVE (éclipse optique double) P
  • VILLESENEUX (au néon) N
  • CHENIERS (éclipse optique simple)
  • CERNON (au néon)
  • MAIRY S/MEUSE (éclipse optique simple)
  • AULNAY (au néon) G
  • MEILEZ (éclipse optique simple)
  • VASSINCOURT (au néon) D
  • ST -DIZIERS (éclipse optique double) C
  • SALMAGNE (au néon) T
  • ERNECOURT (éclipse optique simple)
  • COMMERCY (éclipse optique double) Q
  • TOUL (éclipse optique simple) D
  • SEXSEY (au néon) X
  • NANCY (éclipse optique double) R
  • CERCUEIL (au néon) W
  • ARRACOURT (au néon) A
  • OMMERAY (au néon) F
  • LANGEIMBOURG (au néon)
  • SARREBOURG (éclipse optique double) D
  • SAVERNE (feu éclat)
  • STEINBOURG (éclipse optique double)
  • WILLGOTHEIM (au néon)
  • STRASBOURG (éclipse optique double)

Accident d’aviation sur la ligne Paris-Strasbourg

Journal le Rappel du dimanche 6 mai 1923

« Par suite d’une panne de moteur, un avion de la ligne Paris-Strasbourg a dû atterrir en urgence près de la ferme du vieux Gros Bois à Claye-Souilly Seine et Marne à 22h50. Le pilote MASSE a atterri droit devant lui. Au cours de l’atterrissage l’avion a eu les ailes arrachées contre des arbres qui furent eux-mêmes cisaillés six voyageurs sont blessés.

Le pilote MASSE porte des contusions multiples. Le radiographe PRACUIN a une fracture au bras gauche. Monsieur DUVAL a eu les deux jambes fracturées. Tous les trois ont été transportés à l’hôpital Lariboisière. Le passager Monsieur PALOWSKI sujet polonais a subi de nombreuses fractures et a été conduit à son domicile 55 avenue Marceau à Paris. Seul le mécanicien AUGER a eu de légères blessures. »

Ne chercher pas ce phare il a été détruit pour construire le lotissement « Les champs de Claye »

Sources : Wikipédia – le Journal le Rappel – et ABVM – Cercle généalogique de la Brie

Guy et Dominique LEFEUVRE