Fresnes, modeste commune du canton de Claye-Souilly à l’aspect pittoresque, baignée par la Beuvronne, la Marne et le canal de l’Ourcq est associée à un grand nom. Là s’élevaient autrefois un château superbe, une chapelle chef d’œuvre d’architecture de Frédéric Mansart édifiée en 1649 et appartenant au chancelier d’Aguesseau.

L’église Saint- Sulpice elle, a été construite en 1608.

Les églises

Le village de Fresnes a connu deux églises.

Aucune trace de la première ne subsiste.  De style ogival du XIII ème siècle, elle figure sur un titre de 1250 ainsi que dans le pouillé du diocèse de Meaux datant de 1363. Dans les registres paroissiaux, il est noté qu’un enfant de Pierre Forget a été baptisé dans cette première église de Fresnes. Son parrain était Honorat de Beauvilliers Comte de Saint Aignan. Sa famille a été à la Cour jusqu’à Louis XVI. Sa marraine Dame Gabrielle d’Estrée était Marquise de Montceaux. Egalement une fille d’un conseiller du roi a été baptisée en septembre 1596 avec comme parrain le prince César Monsieur fils légitime d’Henri IV et comme marraine Gabrielle d’Estrée.

Carte postale de 1911

Carte postale de 1911

L‘église paroissiale, la seconde, dédiée à Saint-Sulpice, a été bâtie par les soins de Messire Pierre Forget*, seigneur du lieu, secrétaire de Henri IV et chevalier de ses ordres.

Dans la notice de Lhuillier, il est écrit : « C’est Pierre Forget qui réédifia l’église paroissiale mais avec autant de simplicité qu’il avait mis de magnificence à décorer sa propre habitation. »

La première pierre fut posée et bénite le 9 juillet de la même année par Monseigneur de Vieupont, évêque de Meaux, qui en fit la dédicace le 22 juillet 1609 ou 1610, suivant un vieux registre, et selon Dom Toussaints Du Plessis, le 1er mai 1615. D’autres sources font débuter ces travaux en 1594 pour prendre fin en 1610.

Dans les registres paroissiaux, il est stipulé : « le jeudi 13 de Novembre au dit an 1608 le recouvrement de la charpenterie a été mis sur la dite église de Fresnes ».

*Pierre Forget de Fresnes fut un des négociateurs avec les protestants et l’un des rédacteurs de l’Edit de Nantes qui a peut-être été écrit en partie dans le château de Fresnes.

L’utilisation de la pierre et de la brique est typique du début du XVIIème siècle. La cloche, datée du XVIIIème siècle, porte une inscription indiquant qu’elle est baptisée en 1761, par l’évêque de Meaux. Elle est classée depuis le 2 octobre 1942.

 Description

L’église est située en bas de la rue Ernest Pelletier entre la mairie et la salle polyvalente.

intérieur de l'église

intérieur de l’église

Forme générale : Il y a dans cette église, deux chapelles collatérales.

L’une d’elles sous l’invocation de la sainte Vierge, a été supprimée en 1710 par le cardinal de Bissy qui en unit le revenu à la cure à condition que le curé soit tenu de payer vingt francs, tous les ans, à la fabrique pour être employés à l’instruction des enfants pauvres de la paroisse. Elle fut abandonnée par l’évêque d’Agen Poncel de la Rivière qui en était titulaire.

L’autre chapelle à gauche du chœur, sous l’invocation de saint Pierre, a été fondée par Anne de Beauvillier, épouse de Pierre Forget le 24 février 1628, confirmée et approuvée, le 2 mars suivant par Belleau évêque de Meaux pour y établir un chapelain qui avait toujours été depuis à la présentation du seigneur. Cette chapelle fut pourvue d’un titulaire jusqu’en 1790.

La sacristie a été supprimée sur décision du Conseil Municipal du 7 juillet 1993 lors des travaux de rénovation et déplacée dans une pièce nouvellement aménagée à la base du clocher.

Sur le sol de l’église, on découvre plusieurs stèles funéraires qui ont subi les outrages du temps.

L’une pour Michel Chappus, valet et apothicaire du roi mort en 1625 et une autre concernant Nicolas, Auguste Mangin, prêtre et pasteur mort en 1759.

On conserve en l’église de Fresnes un retable d’autel et quelques ornements dus à la libéralité de la famille d’Aguesseau.

Chemin de croix

Chemin de croix

Le chemin de croix est composé de 14 plaques en fer bronzé.

On peut voir un lutrin à tête d’aigle, deux consoles provenant du château, 4 tableaux, 7 statues, deux confessionnaux, un placard pour deux bannières une chaire et un coffre mural.

Les deux consoles qui flanquent le maitre-autel proviennent certainement du château. Elles sont peut-être dues à la libéralité de la famille d’Aguesseau ; dans ce cas, il pourrait s’agir des deux petites crédences dont le curé note la pose, dans un registre paroissial, à la date du 24 décembre 1760. Il est également possible qu’elles aient été récupérées lors de la démolition du château.

 

 

Derniers travaux de rénovation

Le 6 avril 1927, une nouvelle horloge de 95cm et d’environ 500kg a été installée.n°17bis

Les murs extérieurs, la toiture, les vitraux, le coq, le paratonnerre et l’horloge ont été rénovés en 1994. La place qui entoure l’église a été repavée à l’ancienne. Le tour en briques rouges des fenêtres et ouvertures tranche sur le blanc des murs comme la toiture noire en ardoise du clocher avec les tuiles rouges du reste de l’église.

 

Le coq de l'église de Fresnes

Le coq de l’église de Fresnes

 

Des travaux importants de rénovation à ont été entrepris à l’automne 2008. En fait, un an plus tard, alors que les travaux à l’intérieur avaient commencé, la charpente était entièrement à refaire.

En 2010, le coq a été rénové, le cadran de l’horloge a été changé, la couverture du toit avec de l’ardoise a été

refaite.

(Extrait du livre « Les églises de l’ancien doyenné de Claye » édité par la SHCE.)