La Paroisse d’Iverny. (Iverniacum, Hibernacum)

Cette paroisse relevait, en 1771, de l’évêché de Meaux et de l’Archidiaconé de France, Doyenné de Claye, Collateur le prieur de Sainte Céline à Meaux, Grand Décimateur, l’abbé de Chambrefontaine de Cuisy de l’ordre des Prémontrés.

Saint Martin

Saint Martin

Les seigneurs des premiers siècles du Moyen Age appartinrent à la famille autochtone d’Iverny, les abbés Jean et Simon d’Iverny en étaient notamment seigneurs au XIVème siècle. La maison des Longuejoue leur succéda après la guerre de Cent Ans, Mathieu de Longuejoue, évêque de Soissons en était seigneur en 1540.

En 2010, Iverny dépend du Vicariat Nord, Pôle de Dammartin.                        

L’église.

Elle pourrait avoir été bâtie aux XIIe-XIIIe siècles et reconstruite au XVIe. La charpente supportant la cloche porte la date de 1706 gravée sur un écusson sculpté.

 

 

Description de l’église (suivant l’étude faite en 1998 et complétée en 2009 par la Société d’Histoire de Claye et des Environs, et séries OP Iverny aux Archives de Seine et marne.)

15L’extérieur :

Orientée Est-Ouest elle se présente sous la forme d’une nef avec façade en pignon, d’un toit à deux pentes couvert en tuiles, avec au Nord et au Sud, en appentis, un bas-côté portant des baies simples terminées en ogives et couvert également de tuiles. A l’Est, le sanctuaire et la sacristie forment saillie sur un chevet plat. A l’Ouest, une porte à deux battants datant de la fin XIXème début XXème, permet d’entrer dans l’église, elle était autrefois abritée par un petit auvent, encore là dans la dernière décennie du XXème siècle « placé au sommet d’un perron de trois marches entre deux colonnes en fonte supportant la toiture en tuile formant porche et se terminant au moyen d’un fronton angulaire » telle est la description du auvent dans le devis de 1880, certainement construit lorsque le bâtiment voisin, accolé à la façade servait d’école. Ce bâtiment a été abattu en 1843, à l’occasion des travaux entrepris sur le clocher. Cette façade comporte deux ouvertures, l’une ronde au dessus de l’entrée et l’autre de forme ogivale dans l’angle Sud-Ouest du bas-côté Sud, au-dessus des Fonts Baptismaux.

Le cimetière entourait l’église sur ses trois faces, Nord, Est et Sud, jusqu’à son transfert sur son site actuel, un terrain de 20 ares acquis par échange en 1863.

Le clocher, construit à l’extrémité du bas-côté Nord ne fait pas saillie sur la façade si ce n’est par les contreforts extérieurs qui le maintiennent et vont en s’amincissant, il ne manque pas d’élégance, il se termine par une toiture en ardoise formant pyramide octogonale avec quatre clochetons quadrangulaires également couvert d’ardoises .A l’intérieur de l’église, il communique avec la nef par une porte à un vantail.

L’intérieur :

La nef et les bas-côtés sont voûtés d’ogives, quatre travées quadripartites pour la nef centrale et le coté Sud, trois au Nord à cause du clocher. Deux clefs de voûtes intéressantes, l’une est sculptée de dessins géométriques et l’autre représente les armes de la famille de Longuejoue seigneurs d’Iverny « de gueules à trois grappes de raisin d’or ».

Cette nef fait 13 mètres de longueur par 4,60 mètres de largeur entre pilier et 6,10 de hauteur sous clef de voute ; à la suite de la nef se trouve le chœur, séparé de celle-ci par une marche en pierre haute de 17 cm, qui autrefois été surmonté d’une grille. Le chœur a la même largeur que la nef et fait 7 mètre de longueur, au sol il est orné d’un motif hexagonal fait de carreaux couleur bleu, rouge et jaune. De chaque coté se trouve un bas-côté séparé de la nef et du chœur par des piliers en maçonnerie cru ; les piliers reçoivent la buttée de la voute ogivale formant le dessus de la nef et du chœur. Chaque bas-côté, à largeur inégale est couronné par une voute en plein cintre, buttée d’un coté par les piliers recevant les voutes de la nef et du chœur et de l’autre reposant sur la costière intérieur du mur.

A la suite du chœur se trouve un sanctuaire formant la limite sud de l’édifice, couronné par une voute ogival. Dans chaque travée du sanctuaire, du chœur et de la nef se trouve une baie de forme ogivale éclairant l’église. Des piliers extérieurs fixés dans l’axe des piliers intérieurs soutiennent la costière du mur.

Sur le pilier du clocher à gauche en entrant, sont posées deux plaques de marbre blanc sur lesquelles sont gravés, sur l’une, le nom des Habitants d’Iverny morts pendant la première guerre mondiale et sur l’autre le nom des officiers et soldats tués dans Iverny le 5 septembre 1914, au premier jour de la bataille de la Marne.

Le mobilier remonte surtout aux XVIII e et XIX e siècles.

Près de l’entrée, un bénitier de marbre blanc brun et rouge repose sur un fût de colonne en pierre (XVIIIème). Les fonts baptismaux sont installés dans l’angle Sud Ouest du bas côté Sud, le baptistère à godons en pierre date du XVIIème siècle.

La chaire sans ornement est accolée au pilier central Nord de la nef

Derrière le Maître–autel, provenant de l’ancienne chapelle du château du Plessis au Bois démoli en 1857, le tabernacle, en bois peint et doré et le panneau central sculpté du retable, a en son centre dans le médaillon ovale encadré d’une guirlande enrubannée de fleurs, posé sur une console, le crucifix ; au dessus à droite et à gauche deux têtes d’angelots et dessous deux palmes complètent l’ensemble.

La chapelle du bas-côté nord, consacrée à Saint Martin, patron de l’église, possède un retable en bois du XVIIème, la statue de pierre représentant un évêque bénissant date certainement du XIXème siècle. Celle du bas-côté sud, chapelle de la Vierge, possède un retable et un tabernacle en bois du XVIIIème. Au milieu, dans une niche, une Vierge à l’enfant en pierre, classée monument historique le 2 juin 1971, daterait du XIVème siècle.

Le clocher avant la Révolution contenait trois cloches, actuellement il n’en existe plus qu’une seule, les deux autres fondues sous le 1er Empire, cette cloche a été classée monument historique par arrêté du 2 octobre 1942. Elle mesure 81 cm de diamètre et son poids est estimé à environ 300 kg. Elle porte l’inscription suivante en lettres capitales sur quatre lignes, partie en relief, partie en creux :

LAN 1806 J AI ETE BENITE PAR Mr JBL LEBRUN CURE ET NOMMEE GENEVIEVE PAR Mr CHARLE PINGARD ET ANGELIQUE GENEVIEVE FARON VE NAVARRE LE 3 DECEMBRE 1807

Plus bas,                           LES FRERES CHERON FONDEURS

Les frères Cheron, fondeurs de cloches, habitaient Meaux.

 

Deux vitraux de facture moderne ont été posés à droite et à gauche des chapelles, l’un représente St Martin partageant son manteau et l’autre un personnage donnant la bénédiction à un second à genoux avec le Saint Esprit représenté par une colombe au-dessus de sa tête. Ces vitraux sont signés A.Dupuis et R.Plée. Les autres baies n’ont pas de vitraux mais de simples vitres transparentes.

 

 

(Extrait du livre « Les églises de l’ancien doyenné de Claye » édité par la SHCE.)