Eglise Saint-Martin de Mitry-Bourg

Il faut remonter dans le temps, alors que Mitry était encore un village isolé, non accouplé avec Mory distant de quelques centaines de mètres et que Mitry le Neuf n’existait pas. Il semble qu’à la fin du 15ème siècle, il n’y avait sur la place, qu’une simple chapelle, qui fut agrandie en 1515, on retrouve cette date inscrite sur le chapiteau de l’un des piliers de la nef. Cette nef, ainsi que le bas-côté droit dateraient, semble-t-il, de l’époque de François 1er. Le bas-côté gauche ouvre sur une chapelle qui aboutit à une petite tourelle Henri II.

L’église est donc devenue au fil des ans, un monument important, grâce aux additions successives faites au 15ème et 16ème siècle. Elle est dédiée à Saint Martin de Tours.

Le cimetière près de l’église en 1820

L’Eglise

L’édifice de forme rectangulaire, avec deux bas-côtés, sans transept, ni abside, comporte sur le côté gauche une tour hexagonale ornée de deux petites colonnes sur chaque face. L’église a conservé sur la droite des restes de frise en bas-relief. Le clocher ajouté en 1622, à gauche de la façade est une tour carrée appuyée de contreforts et surmontée d’une flèche qui se termine en pointe à 48 mètres. Une horloge encadrée de pierres sculptées est sur la face sud.

C’est un vaisseau de 36,6 mètres de long, 16,2 mètres de large, le sommet de la voûte de la nef est à 14 mètres. Au-dessus de la porte d’entrée, une tribune de 7 mètres de large reçoit deux buffets d’orgue en chêne sculpté exécutés de 1641 à 1651. Le second buffet placé en avant, d’une largeur de 3 mètres est décoré de deux figures d’anges, une trompette à la main.

La chaire est adossée au 3ème pilier de droite, composée de panneaux de chêne ornés en relief de lauriers et de palmes, à la partie inférieure, il y a une guirlande de feuilles de chêne et un écusson, où on lit en creux la date : 1651.

L’autel et le retable en bois sculpté sont du 17ème siècle.

Deux chapelles entourent l’autel principal. Des balustrades en bois (menuiseries du 17ème siècle, ornées de deux grands écussons à jours taillés), séparent le maître autel des chapelles

Le chœur est garni de vingt stalles en chêne du 18ème siècle qui ont quelques sculptures.

 

Les cloches

Jusqu’en 1693, il y avait six cloches, quatre grosses et deux plus petites. Cette année-là, deux grosses cloches sont refondues par les maîtres fondeurs Florentin Leguay et Gilles Edeline du Coudray, de Paris. Il ne reste donc plus que  quatre cloches.

En 1788, les quatre cloches restantes sont refondues. Le travail est confié au maître fondeur Godiveau de Paris. Le 16 août deux cloches neuves sont mises en place.

La première d’un diamètre de 166 cm. pèse environ 3.000 kg. Elle est par sa taille et son poids, la seconde cloche du département, après le bourdon de la cathédrale de Meaux. La deuxième cloche, d’un diamètre de 86 cm. pèse environ 400 kg

Les cloches ont été électrifiées en 1945. Il a fallu alors remplacer diverses pièces et les bois de charpente qui supportent celles-ci.

 

 

 

 

 

 

 

Le grand orgue de Saint-Martin

En 1641, la Fabrique passait commande aux facteurs d’orgue Louis et Jehan de Héman d’un grand instrument. Le buffet fut confié au sculpteur Germain Pilon. Cet instrument a en effet deux buffets séparés munis de quatre claviers et pédaliers. C’est un des plus grands orgues qui Il est classé aux monuments historiques au titre d’objet.

Il a été restauré en 1876, puis au début du 20ème siècle, mais la détérioration de la couverture de l’église est fatale à ce bel instrument. Il n’est plus utilisable. En 1973, l’Association pour la Restauration de l’Orgue et de l’Eglise Historique de Mitry-Mory (AROEHM) voit le jour. Cette nouvelle association se charge des intérêts de l’orgue et de l’église. L’église St Martin de Mitry bourg est classée monument historique cette même année.

L’orgue après 1981

La  restauration exécutée en 1981, a eu pour effet une parfaite remise en état de l’instrument. Sa conservation scrupuleuse a été assurée. Quelques concerts d’orgue vont avoir lieu dans l’église. Mais l’instrument va à nouveau se dégrader en même temps que l’église.

En 1995, afin de coordonner la restauration de l’orgue avec celle de l’église, on décide de démonter l’orgue au moment où l’on attaquerait les travaux de maçonnerie de la nef, la remise en état de l’instrument pouvant parfaitement se faire en atelier.

Après quelques années de silence et une période de grosses réparations entamées en 2013, l’orgue historique de l’église Saint-Martin de Mitry Bourg retrouve partiellement sa splendeur d’antan. L’inauguration a eu lieu le Dimanche 07 Septembre 2014.

 

Eglise Notre-Dame des Saints Anges

La population de Mitry s’accroit.  Pour répondre au besoin de culte de ses habitants, qui déferlent de Paris et des grosses villes environnantes. L’évêque de Meaux charge l’abbé Didier, en 1926,  de la fondation d’un lieu de culte dans ce nouveau quartier appelé Mitry le Neuf. Celui-ci commence donc à collecter des fonds pour financer ce projet. Dès janvier 1930, l’abbé Didier achète à la SNCF une maison en bois qui avait servi à loger du personnel dans la cité, près de la gare de Mitry-Claye.

La nouvelle chapelle est bénite le 9 mars 1930. Elle est dédiée à Saint Vincent de Paul. Son inauguration fait l’objet de grandes festivités, suivies par une foule nombreuse. Cela permet de démontrer que cette chapelle est déjà trop petite. Il faut donc prévoir son agrandissement.

Une généreuse paroissienne, Madame de Saint-Ange, offre à l’abbé Didier une importante somme, pour la construction d’une église, destinée à remplacer la chapelle. En reconnaissance de sa générosité, il est décidé que l’église portera son nom.

 

 

 

 

 

Le chantier s’ouvre le 4 mars 1932. La bénédiction de la première pierre a lieu le 12 juin. Après quelques incidents en juillet 1932, c’est l’entreprise Belle et Simonet de Paris qui termine le travail. Le coq est hissé au sommet du clocher le 6 janvier 1933. L’église est bénite par Mgr Lamy, évêque de Meaux le 21 mai 1933 et consacrée à Notre-Dame des Saints Anges.

Derrière l’autel principal, on trouve six petits piliers réplique de ceux qui soutiennent les voûtes. Ils supportent un mur sur lequel il y a une fresque à la gloire de la Vierge. Lui faisant face, sous la tribune, une seconde fresque. Elle représente divers moments de la vie de la Vierge. Ces deux fresques sont l’œuvre de madame Geneviève Luis, peintre de talent, décédée en mars 1989.

 

L’Orgue

A gauche du chœur, un orgue, qui est confié, en 1986, à la paroisse par l’association AROEHM, qui disposait de cet orgue acheté par eux, pour remplacer provisoirement, pendant la durée des travaux de restauration, le grand orgue de Saint Martin.

 

La cloche

Le 3 mai 1936, Mgr Lamy évêque de Meaux bénit la cloche de 500 kg destinée à cette église. Cette cloche fondue par monsieur Blanchet, grâce aux souscriptions des paroissiens s’appelle Thérèse-Marie-Ange. Elle a pour parrain Marius Carli et pour marraines Mmes Carli et Dehaut. Cette cloche a un diamètre de 88 cm. et pèse environ 400 kg

Le Chemin de Croix

L’Abbé Gustave Didier, fondateur et 1er curé de la paroisse de Mitry-le-Neuf trouve dès 1936 que l’église est belle mais que les murs sont nus. Qu’il manque un chemin de croix. Voulant une œuvre d’art en harmonie avec l’architecture de l’église, il décide que celle-ci sera exécutée en mosaïque. Alors, il confie cet ouvrage à M. Passinetti, un habitant du lotissement. Il est vrai que M. Passinetti avait déjà créé un tableau représentant la Vierge en mosaïque. Il lance un appel aux paroissiens pour l’aider à le financer.

Dès le mois d’avril il affirme qu’il a reçu quelques offrandes. La première station est installée. Petit à petit grâce aux dons des paroissiens le chemin de croix fut achevé en juin 1937.

La bénédiction eu lieu le 3 octobre de la même année par Mgr Evrard, évêque de Meaux.

La Chapelle Sainte Thérèse

Cette Chapelle, construite à proximité de la gare de Mitry-Claye (quartier des Acacias), dans les années 1970-1971, permet aux populations de la zone de la ‘’gare’’ d’avoir un lieu de culte proche et accueillant. Cette chapelle a été édifiée grâce à l’impulsion de l’abbé Norbert Maussen (curé de Mitry-Mory) et à la grande générosité des habitants. Elle est dédiée à Sainte Thérèse., Sa bénédiction a eu lieu, le 3 octobre 1971, par Mgr J. Ménager, évêque de Meaux.

On accède au bâtiment par un vaste escalier. La façade et les murs sont en briques, le portail en bois est très simple.

 

 

 

 

 

L’intérieur est vaste et net, une allée centrale dessert les travées de bancs.

La chapelle est éclairée par deux rangées de carreaux de couleur, en haut des murs. Ceux-ci sont eux-mêmes très dépouillés.

Le chemin de croix très symbolique est représenté par des chiffres romains donnant la place de chaque station.

Au-dessus du portail d’entrée, se trouve une statue de Sainte Thérèse et d’un côté de la porte, une plaque de marbre rappelant le nom de la donatrice du terrain.

L’autel est très simple et derrière celui-ci un Christ sur une croix de métal évidée. Le plafond est fait de lattes de bois en forme de coque de navire inversée.

 

 

Mory et son église (disparue à ce jour)

Mory, nous l’avons déjà dit, était une paroisse distincte de Mitry. Elle avait une église dédiée à Saint Pierre et un curé résident.

Après la Révolution, aucun curé n’est plus nommé à Mory, les habitants sont alors obligés de se rendre à l’église de Mitry, pour célébrer les diverses cérémonies et assister aux offices.

L’église Saint Pierre, inutilisée et non entretenue, tombe en ruine. Une lettre du préfet de Seine et Marne en date du 29 novembre 1811, autorise le Conseil de fabrique de Mitry à prendre une délibération tendant à obtenir la démolition de l’église de Mory.

Au cours d’une réunion prévue à cet effet, monsieur le maire de Mory déclare  « Les bâtiments de l’église sont en si mauvais état, que les plafonds et couverture des bas-côtés sont totalement démolis, que les tuiles en sont cassées et les bois pourris, que pour éviter les pertes de ce qu’il reste, il est instant d’en ordonner la vente et la démolition. »

Le maire de Mitry reconnaît le bon état du clocher et la nécessité de le conserver, à cause de la cloche et de l’horloge. Il ressort de cette enquête, que l’église sera démolie, que les démolitions seront vendues au profit de la Fabrique de Mitry, mais que le clocher sera conservé, à cause de l’horloge et de la cloche, puis entretenu. Un escalier pour y monter sera construit, le mur clôturant la ferme sera refait, le tout aux frais de la dite Fabrique.

L’église de Mory a disparu vers 1814 et le clocher un peu plus tard (sans doute dans le courant du 19ème siècle).

Extraits du livre  » Les églises de l’ancien doyenné de Claye  » de la SHCE.