L’église est placée sous les vocables de Saint-Pierre et Saint-Denis. Elle faisait partie de l’archidiaconé de Meaux, doyenné de Claye. Le prieur de Sainte-Céline, à Meaux, en était le collateur*. (*Celui qui conférait ou avait le droit de conférer un bénéfice ecclésiastique, ici d’en nommer le curé).

 L’église

Probablement du XVème, elle a été largement remaniée au cours des  XVIème et XVIIème siècles.

L’extérieur

C’est un bâtiment massif, orienté ouest/est, flanqué par de nombreux contreforts aux angles et sur les murs. II a un toit à deux pans couverts de tuiles couvrant les trois premières travées, la quatrième étant recouverte d’une toiture plus basse, dans l’axe perpendiculaire, annonçant un transept. Un porche avec un fronton triangulaire, couvert aussi de tuiles, soutenu par deux piliers et ouvert, protège l’entrée : il faut franchir une grille et une imposante porte  en bois pour pénétrer dans le lieu

Entrée de l'églse

Entrée de l’église

 

 

Le clocher, pris dans le bas-côté gauche de la nef, émerge du toit ; il est  carré avec un toit en pavillon couvert d’ardoises,  surmonté d’un coq. Il ne contient qu’une cloche. Une pendule indique l’heure sur ses faces sud et nord, au-dessus de l’abat-son. Il est étayé de solides contreforts sur plusieurs angles.

La sacristie est un bâtiment extérieur, couvert d’un toit en tuile,  flanquant le côté sud de l’église. Elle est éclairée par deux fenêtres : une au sud et l’autre à l’ouest.

 

 

L’intérieur

La nef de trois travées est pour deux tiers, couverte d’une voûte semi-circulaire (restauration de 1817) et pour un tiers d’une voûte ogivale peinte en bleu, très clair,  avec des étoiles, terminée par une clé de voûte à tête d’ange portant la date de 1632. Les deux premiers piliers ronds sont, à droite et à gauche en forme de colonnes toscanes ; le deuxième à droite supporte la voûte semi-circulaire et les nervures des ogives tant de la nef que du bas-côté. A gauche, le pilier est massif car il supporte le clocher avec le pilier suivant ; ces trois piliers sont couverts de boiseries de chêne.

La chaire, en bois, du XVIIIème siècle, ornée d’un panneau sculpté représentant saint Pierre, est accolée au premier pilier.

La chaire (Photo SHCE)

La chaire
(Photo SHCE)

Les bas-côtés sont dans les deux premiers tiers avec un plafond plat. Au fond, à droite, près de l’entrée, un confessionnal du XVIIIème

Le troisième tiers gauche, avec sa clé de voûte, est sous le clocher et l’on peut y voir l’ancienne ouverture par laquelle passait la corde pour sonner la cloche. Une trappe à laquelle on accède par une échelle permet d’y monter.

La troisième travée,  à droite, a également une voûte  ogivale. Une porte avec un joli encadrement en bois, du XVIIème  aux montants et linteau ornés de feuillage,  permet d’accéder à la sacristie. Une pierre tombale a été  accrochée au mur en 1992 ; autrefois dans la chapelle de la Vierge, c’est celle de Messire Buron, curé de Villeroy au XVIIIème.

Un peu plus loin, un ex-voto exprime la reconnaissance de la paroisse de Villeroy à la mémoire de M. et Mme Marin, bienfaiteurs de cette église en 1869.

Sur le second pilier, à droite, la représentation de Notre-Dame de Schéchoslova, traitée en icône, témoigne, vraisemblablement, de la ferveur de travailleurs polonais.

Le chœur avec sa voûte ogivale, également peinte en bleu avec des étoiles, est encadré, sur les bas-côtés, de deux chapelles avec le même plafond mais de couleur blanche.

L’absence d’abside et, peut-être, une ébauche de transept, pourrait, faire supposer que l’édifice a été anciennement amputé, vers sa partie est : les recherches actuelles n’ont pu confirmer cette hypothèse.

 A gauche, dans la chapelle des Apôtres, un autel, en forme de tombeau galbé peint en faux marbre, est surmonté d’un retable en bois sur lequel est accroché une grande peinture représentant la Cène avec Jésus au centre et les apôtres regroupés par groupes de trois.

A droite, la chapelle de la Vierge, avec également un autel en bois de même forme que celui de l’autre chapelle surmonté d’un retable orné d’une peinture de forme ovale avec un cadre  sculpté en forme de couronne de laurier : dans cette œuvre du XVIIIème  siècle, à la saveur naïve,  un dominicain et une dominicaine, agenouillés, reçoivent  de Marie et de l’Enfant Jésus un rosaire ;  aux pieds des deux religieux, un chien ronge un os , symbolisant cet ordre.

Le maître-autel (photo SHCE)

Le maître-autel (photo SHCE)

Le maître-autel, du XVIIème adossé au mur est, se présente comme un grand coffre en bois, en forme de tombeau galbé en talon  droit dont les deux angles sont renforcés par des volutes de feuillages, avec, au centre, l’agneau mystique, tourné vers la gauche, posé sur une croix et couché sur le livre aux sept sceaux de l’Apocalypse dans une nuée d’où sortent des rais de lumière ; de chaque côté, une guirlande fleurie remonte  vers les coins hauts. Sur le premier gradin, encadré de deux colonnettes, le tabernacle est entouré de quatre chandeliers ;  sa porte est également ornée de l’agneau mystique, au-dessus duquel jaillissent des rais de lumière et posé sur le livre aux sept sceaux de l’Apocalypse.

On accède à l’autel par trois marches ; il est entouré d’une balustrade en bois sur les trois côtés. Encadré et surmonté d’un grand retable en bois, également du XVIIème, peint en faux marbre (dans sa partie basse de couleur grise et dans sa partie haute de couleur jaune pâle), il est divisé en trois parties : à gauche, entre deux colonnes cannelées surmontées de deux chapiteaux ioniques de couleur noire (entre lesquels sont inscrites les lettres SP), une niche avec une statue en bois de saint Pierre avec la tiare et les clés à la main droite ; à droite, de même, toujours dans une niche, surmontée des lettres SD, aujourd’hui vide, était la statue de saint Denis, qui repose ans la sacristie, car très abîmée : ce sont les saints patrons de l’église de Villeroy. Sous les pieds des statues, un étendard où sont représentées en relief deux clés en X attachées par un ruban. Au-dessus de l’autel une grande peinture représentant la Transfiguration de Jésus, dérivé probablement d’un modèle italien.

A droite du chœur, il y a toujours le banc d’œuvre, en face de la chaire, tourné vers elle. Il était, autrefois, réservé aux marguilliers et membres de la fabrique. On trouve également quelques stalles au pied de la chaire. Dans la nef, tous les bancs sont encore existants.

Les fonts baptismaux sont situés à l’extrémité du bas-côté gauche près de l’entrée : c’est une cuve de forme ovale, posée sur un pilastre, en marbre rose, fermée par une cloche en cuivre surmontée d’une croix. A côté, sur le mur, une petite peinture du XVIIIème évoque la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob.

Saint Denis

Saint Denis

Les vitraux 

Il n’y a que deux vitraux intéressants et imagés (XIXème) :

Celui qui est situé dans la chapelle de gauche, au nord, représente saint Pierre et celui dans la chapelle de droite, au sud, saint Denis. Ils ne portent pas de marques d’atelier.

Chemin de croix

Chemin de croix

Le chemin de croix 

Il ne reste plus, dans la sacristie, que le tableau représentant la 10ème station : « Jésus dépouillé de ses vêtements ».

 

La cloche 

Elle date de 1783 et a été fondue par Antoine à Neuilly-Saint-Front.

Sous une frise décorative est inscrit :

« A été bénite par Mr Pierre Estienne Melot – curé de cette paroisse

Nommé Marie-Thérèse-Adélaïde – l’an 1783

De Vidal – comtesse d’Hérouville – dame de Villeroy

Sébastien Papillon – marguiller en charge

Fait par les Antoine – Jean-François Peletié – Syndic »

 

 

 

(Extrait du livre « Les églises de l’ancien doyenné de Claye » édité par la SHCE.)